Les Voix de Babel / Les Voies de Babel

« Quand je veux voir des animaux je vais au zoo, quand je veux voir des hommes, je vais au théâtre… Cette expérience m’apprend beaucoup, on touche à l’art théâtral brut. En tant qu’amoureux du genre, je veux qu’on voit l’humanité tourmentée, vive et forte de ces personnes. Ils sont au centre de ce spectacle. Du coup, j’ai pris le parti d’une mise en scène dépouillée, nue, qui ne doit jamais les éclipser. Pour autant, cela reste du spectacle professionnel, et pas une kermesse de week-end ! ». C’est Jean-Marie Broucaret, metteur en scène des Voix de Babel qui parle.

L’inscription de  la création des Voix de Babel au catalogue-programme proposé au public du Rocher de Palmer, générait un double enjeu dont les partenaires du projet avaient bien conscience mais qui était loin d’être gagné lorsque l’aventure a commencé il y a douze mois.

Un enjeu en termes de création : proposer une forme théâtrale associant une cinquante de personnes (professionnels du soin et de la création, jeunes travailleurs, personnes en soin…)  qui puisse être regardée sans condescendance mais bel et bien comme un objet théâtral novateur et bouleversant. Les échos du public dans la spontanéité des réactions de la salle ou dans les commentaires à froid des jours qui ont suivi montre bien que le défi a été relevé. 

Un enjeu en termes  de mobilisation des publics. Remplir les 650 places de la salle du Rocher n’était pas chose aisée. C’était s’obliger à sortir de l’entre nous qui  pourrait affecter les démarches culturelle ; c’était aussi  avoir l’ambition de montrer au plus grand nombre la richesse humaine de notre communauté hospitalière. Chacun a vu et dit que cette salle était pleine.

Babel nous a  montré les voies ouvertes par un projet culturel collectivement pensé « sans démagogie ou imposture intellectuelle », mais aussi sans concessions sur les chemins de l’expression et de la création.

Un coup de chapeau, à  Jean-Marie Broucaret, à Dee-Ann Zakaria (chef de chœur), Stéphane Grézillier (direction percussions) à Sophie Bancon et Anne-Françoise Dupeyras (assistantes), aux partenaires, et à chacun des autres acteurs  quel qu’il soit et d’où il vienne.